C’est en 1927 à Lucerne que la Fédération des costumes suisses a définitivement été fondée et c’est le 10 mars 1934 que Mme Rodolphe de Gottrau a invité Mesdames de Reynold, Remi, Mlle Caroline von der Weid et Yvonne Collaud à une réunion dans un des salons du tout nouvel Hôtel de Fribourg qui venait d’être construit à l’occasion du Tir fédéral, maintenant disparu. Toutes voulaient travailler au renouveau du costume. La discussion s’est portée pour la formation d’un groupe portant le costume de ville pour accompagner nos autorités et représenter la Ville de Fribourg à l’occasion des réceptions officielles, car la demande lui en avait été faite. Après plusieurs réunions et discussions, le groupe s’est dirigé dans les archives du musée ainsi qu’à la bibliothèque cantonale au des Estampes afin d’y étudier la forme du costume à adopter. De longs mois de recherches se sont écoulés avant de décider, choisir et adopter le costume selon un tout ancien modèle de bourgeoise de Fribourg sorti des malles des archives soit : la longue robe de soie, le tablier de soie, le fichu de dentelle, le liron ainsi que le grand chapeau de paille, costume de notre groupe porte depuis. Il fallait ensuite trouver une personne compétente pour confectionner le costume selon les directives de ce vieux modèle. Ayant une couturière attitrée, Mme de Gottrau l’a proposée pour faire son premier costume. Et par la suite, Mme Moehr est restée la couturière de notre groupe durant de longues années jusqu’à son décès. Il fallait aussi trouver les belles soies qui convenaient à la confection de ceux-ci. Mme de Gottrau en a fait venir plusieurs pièces des Soieries de Lyon ainsi les nouveaux membres avaient un beau choix de tissus car à l’époque c’était seulement la Maison Grieder à Zürich qui pouvait fournir ces tissus de soie à un prix très élevé. Quant aux accessoires et particulièrement les bijoux fribourgeois étaient difficilement trouvables. Il a fallu attendre jusqu’à l’année dernière 1978 pour trouver l’orfèvre, Monsieur Liechti, qui a bien voulu confectionner à nouveau, selon les modèles anciens, nos beaux bijoux fribourgeois.
Dès le début, des réunions avaient lieu toutes les 3-4 semaines chez Mme de Gottrau devenue notre première Présidente. Il était chaque fois réjouissant de voir notre petit groupe de Bourgeoises s’agrandir de membres et atteindre le chiffre de la quarantaine en 1939. Un chœur de chant est né et a été dirigé par Mr. Aeby, directeur de la musique de la Landwehr et durant la guerre, nous sommes allés donner des concerts à nos braves soldats fribourgeois cantonnés en Suisse allemande. Nous avons aussi participé à beaucoup de manifestations officielles entre autres au Tir fédéral de Lucerne où durant le discours officiel de notre Conseiller d’Etat. Mais à la fin de la cérémonie d’ouverture, le ciel s’est enfin éclairci permettant à notre groupe de Bourgeoises (24 couples) de danser le quadrille sur la grande place accompagné par la musique de la Landwehr. C’est à la halle de gymnastique des Grand-places que nous avions nos répétitions de danses pour la préparation de cette importante réception.
En 1942, Mme de Gottrau, notre chère Présidente à la tête du groupe des Bourgeoises dont elle était la fondatrice, nous quittait subitement. Ce qu’elle a accompli avec tant de distinction et de dévouement assure le présent et l’avenir de notre groupe.
Chers amis,
Membre du Groupe Choral Fribourgeois depuis 1919 portant le costume d’après le peintre Vollmar, c’est à une séance du 1er février 1925 à l’Hôtel Terminus à Fribourg que nous fûmes conviés par la commission du Heimatschutz Suisse, instituée en 1923, pour s’occuper de la question des costumes et de la chanson populaire. A cette séance, on donna suite à l’appel du comité d’organisation de l’exposition nationale d’agriculture à Berne d’organiser à l’occasion de l’ouverture de celle-ci, la première fête des costumes suisses. C’est les 12 et 13 septembre 1925 par un temps splendide que se déroulèrent à Berne les deux premiers grands cortèges de plus de 3000 participants auquel j’étais du nombre ainsi qu’aux trois concerts de chansons populaires dirigés par l’Abbé Bovet. L’enthousiasme fut si grand et général que nos poches et sacs avaient peine à contenir toutes les piécettes d’argent qu’on nous lançait tout au long du cortège qu’il a fallu l’aide de nos compagnons de chansons pour nous aider à ramasser toute cette générosité soit plus de mille francs seulement pour notre groupe. Nous étions vraiment à mon grand étonnement sous la surprise de ces bombardements comme jamais, de fleurs et d’argent. Donc les 12 et 13 septembre 1925 ont consacré le triomphe de nos costumes nationaux et cela constituera un précieux encouragement pour ceux qui ont à cœur de les maintenir et d’en perpétuer l’usage.
En 1927 fut fondée définitivement à Lucerne la Fédération des costumes suisses. J’ai aussi participé au grand cortège et depuis lors aux fêtes fédérales tous les deux ans. Voilà donc mes débuts de membre actif dans la grande Fédération des costumes suisse durant 54 ans.
Le 10 mars 1934 j’étais conviée par Mme Rodolphe de Gottrau à une réunion dans un des salons du tout nouvel Hôtel de Fribourg qui venait d’être construit à l’occasion du Tir fédéral, maintenant disparu. A cette réunion était présentes cinq dames, toutes voulant travailler au renouveau du costume, Mesdames de Gottrau, de Reynold, Remi, Mlle Caroline von der Weid et moi-même. Par l’animatrice de Mme de Gottrau la discussion s’est portée pour la formation d’un groupe portant le costume de Ville pour accompagner nos autorités et représenter la Ville de Fribourg à l’occasion des réceptions officielles, car la demande lui en avait été faite. Après plusieurs réunions et discussions, nous nous sommes dirigées dans les archives du musée ainsi qu’à la bibliothèque cantonale au cabinet des Estampes afin d’y étudier la forme du costume à adopter. De longs mois de recherches s’écoulèrent avant de décider, choisir et adopter le costume selon un tout ancien modèle de bourgeoise de Fribourg sorti des malles des archives soit : la longue robe de soie, le tablier de soie, le fichu de dentelle, le liron ainsi que le grand chapeau de paille, costume de notre groupe porte depuis. Il fallait ensuite trouver une personne compétente pour confectionner le costume selon les directives de ce vieux modèle. Ayant une couturière attitrée, Mme de Gottrau la proposa pour faire son premier costume ainsi que le mien. Et par la suite, Mme Moehr est restée la couturière de notre groupe durant de longues années jusqu’à son décès. Il fallait aussi trouver les belles soies qui convenaient à la confection de ceux-ci. Mme de Gottrau en a fait venir plusieurs pièces des Soieries de Lyon ainsi les nouveaux membres avaient un beau choix de tissus car à l’époque c’était seulement la Maison Grieder à Zürich qui pouvait fournir ces tissus de soie à un prix très élevé. Quant aux accessoires et particulièrement les bijoux fribourgeois étaient difficilement trouvables. Il a fallu attendre jusqu’à l’année dernière 1978 pour trouver l’orfèvre, Monsieur Liechti, qui a bien voulu confectionner à nouveau, selon les modèles anciens, nos beaux bijoux fribourgeois et en accepter les commandes.
Dès le début, nos réunions avaient lieu toutes les 3-4 semaines chez Mme de Gottrau devenue notre première Présidente. Il était chaque fois réjouissant de voir notre petit groupe de Bourgeoises s’agrandir de membres et atteindre le chiffre de la quarantaine en 1939. Un chœur de chant est né et dirigé par Mr. Aeby, directeur de la musique de la Landwehr et durant la guerre, nous sommes allés donner des concerts à nos braves soldats fribourgeois cantonnés en Suisse allemande. Nous avons aussi participé à beaucoup de manifestations officielles entre autres au Tir fédéral de Lucerne où durant le discours officiel de notre Conseiller d’Etat, nous avons été arrosées par une pluie battante qu’il a fallu repasser nos costumes dans la soirée à l’hôtel. Mais à la fin de la cérémonie d’ouverture, le ciel s’est enfin éclairci permettant à notre groupe de Bourgeoises (24 couples) de danser le quadrille sur la grande place accompagné par la musique de la Landwehr dirigé par Mr. Aeby, directeur et danseur des gymnastes très souples de la société de l’Ancienne Ville. Les Lucernois ont beaucoup apprécié notre danse. Ces évolutions nous ont valu chaque fois un très grand succès et un bis. C’est à la halle de gymnastique des Grand-places que nous avions nos répétitions de danses pour la préparation de cette importante réception.
En 1942, Mme de Gottrau, notre chère Présidente à la tête du groupe des Bourgeoises dont elle était la fondatrice, nous quittait subitement. La nouvelle de sa mort, si subite, a consterné tous ses amis du costume. Ce qu’elle a accompli avec tant de distinction et de dévouement assure le présent et l’avenir de notre groupe.
Les 21 et 22 septembre 1946, le 20ème anniversaire de la Fédération des costumes se célébra à Interlaken-Unspunnen. Notre groupe était présent le dimanche au grand cortège de la durée d’une heure et demie. Permettez-moi de vous conter encore un souvenir bien pittoresque de la journée du lendemain, le lundi. Je m’étais inscrite pour l’excursion au Jungfraujoch. Dès 8 heures le matin, en costume, cherchant les bourgeoises en gare d’Interlaken-Est, je me trouvais seule parmi les groupes de la Suisse centrale. Bien un peu inquiète d’attendre, je montais dans le train. Comme compagnie de wagon, je me trouvais avec quatre vaudoises, deux genevoises et un petit groupe des grisons. Entre gens du costume, bien vite nous avons lié connaissance et le trajet avec ces haltes de magnifique panorama, de nous a pas paru long. Arrivés à destination, nous étions une centaine, je cherchais encore, mais en vain. Notre guide nous annonça de prendre place immédiatement dans la grande salle à manger bien décorée et préparée pour nous où un excellent repas nous a été servi car une surprise nous était réservée de suite après le repas. Nous nous demandions tous ce que cette surprise nous réservait. « La voici ». En sortant de l’hôtel, je me souviens avec émotion du spectacle de toutes ces luges préparées pour nous, attelées chacune de 10 à 12 chiens blancs polaires. Avec des cris de joie, nous y avons pris place, 10 personnes par luge avec le conducteur. Et durant une heure et demie, on nous promena le long de pistes blanches autour des glaciers du Mönch et de l’Eiger. Quel magnifique spectacle de voir ces luges chargées de costumes chatoyants aux teintes si merveilleuses sous ce grand ciel bleu et devant ces glaciers si majestueux. La mémoire garde ces images grandioses pour toujours. Dommage que notre groupe était absent de cette magnifique excursion si bien organisée. Ce n’est qu’au retour à Interlaken le soir que j’apprenais enfin par un membre du comité centre l’organisation qui nous accompagnait que le groupe des Bourgeoises avait décidé de rentrer déjà le dimanche soir et que j’étais la seule membre de Fribourg inscrite pour cette excursion.
Ainsi donc, j’ai suivi l’évolution et le développement de notre cher groupe des Bourgeois et Bourgeoises de Fribourg depuis 1934. Que d'événements, de voyages joyeux et tristes, j’ai vécu durant ce laps de temps, soit 45 ans.
Pour terminer, je rends un hommage ému à tous les membres décédés, ils sont nombreux, je m’abstiens de les nommer de crainte d’en oublier, ainsi qu’à ceux et celles que j’ai eu le plaisir de rencontrer. Et pour vous, chers amis du costume ici présent, mes sentiments de cordiale amitié et mes vœux pour le succès toujours grandissant de notre groupe avec mes remerciements du fonds du cœur de nommer aujourd’hui membre d’honneur une collaboratrice de la cause du costume.